samedi 20 juin 2015

Mémé dans les orties d' Aurélie Valognes

 
Mémé dans les orties d' Aurélie Valognes


Broché:   286 pages
Éditeur : Michel Lafon
Parution : 14 mai 2015
  16€95

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Ferdinand Brun est atypique. Le genre de vieux monsieur qui boude la vie et s'ennuie à (ne pas) mourir. Tel un parasite, il occupe ses journées en planifiant les pires coups possible qui pourraient nuire et agacer son voisinage. Il suffit d'un nœud qui se relâche et laisse partir son seul compagnon de vie, Daisy sa chienne, pour que tout s'écroule. Quand Juliette, une fillette de dix ans, et Béatrice, la plus geek des grands-mères, forcent littéralement sa porte pour entrer dans sa vie, Ferdinand va être contraint de se métamorphoser et de sortir de sa chrysalide, découvrant qu'il n'est jamais trop tard pour commencer à vivre. Mémé dans les orties suit les tribulations hilarantes d'un octogénaire atypique, en proie à des difficultés relationnelles, particulièrement avec les femmes qu'il côtoie. 

Mon avis:  Un roman à dévorer pour passer un excellent moment de lecture et de détente j'ai adoré, un véritable coup de cœur pour moi aussi bien pour l'histoire que pour la plume de l'auteure, une réelle belle découverte.

Du coté de l'histoire: Nous suivons le quotidien de Ferdinand, un vieux bougon que tout le monde aime détester, il est seul après le départ de sa femme qui l'a quitté pour le facteur qui s'est enfui avec lui dans le sud de la France. Entouré simplement de l'amour de sa chienne Daisy, il aime faire les 400 coups auprès de ses voisins et surtout de la gardienne de son immeuble mais un jour Daisy disparaît et la guerre est déclarée entre ce vieil acariâtre et la non moins non sympathique gardienne. Ce tendre bougon dont on ne peut que s'attacher va tout faire pour se rendre justice et ainsi venger la mort de sa fidèle amie. Il va aussi rencontrer la jeune Juliette  qui du haut de ses 10 ans, va réussir à dompter ce vieil animal et lui faire découvrir des sentiments depuis longtemps oubliés, vient s'ajouter à cet adorable duo, la très sympathique voisine aussi survoltée que lui est renfermé, elle va elle aussi tenter de faire comprendre à notre papi les erreurs qu'il a pu faire et comment en réparer quelques unes.

Du coté de l'écriture: J'ai tout simplement adoré la plume d'Aurélie Valognes, fraîche, agréable, touchante et tellement réaliste. J'ai adoré ces personnages hauts en couleurs, ses caricatures tellement pertinentes et la morale de cette histoire. J'ai littéralement dévoré ce roman qui m'a fait passer un excellent moment.

En conclusion: C'est un roman qui donne la pêche, un roman humoristique comme je les aime mais avec une très belle morale et réflexion de soi et des autres. Je le conseille fortement . J'ai également aimé retrouver ce ton un peu décalé que j'affectionne tout particulièrement dans ce genre de littérature, j'attendais avec impatience de lire ce roman et franchement je suis en aucun cas déçue de ma lecture bien au contraire, elle est égale à ce que je pensais en découvrant  le résumé. Un grand bravo à l'auteure pour avoir réussi à se lancer grâce à l'auto-édition au départ et grâce aux éditions Michel lafon ensuite dans cette  grande aventure et je ne manquerais pas de découvrir ses prochains romans.
Une auteure à découvrir absolument 



Extraits: 
Non Ferdinand rêvasse à tout autre chose. Perdu dans ses pensées, il songe qu’il n’est peut-être pas encore trop tard pour tout arrêter. Ne dit-on pas que l’on a toujours le choix ? Il pourrait s’échapper, faire le mort : sa spécialité. Et s’il n’y allait pas, que se passerait-il ? Il serait juste égal à lui-même, prévisible dans son inconstance. Car, après tout, a-t-il vraiment changé ces derniers mois ? N’est-il pas toujours le vieillard acariâtre qui, pas plus tard qu’au nouvel an dernier, terrorisait les voisines et dictait sa loi dans la résidence? N’est-il pas toujours l’homme au passé trouble que tout le monde fuit ? Celui que l’on surnomme le serial killer ou encore le pervers et qui a effectivement un casier. Il y a forcément une porte de sortie. Il suffit de la trouver et d’oser la prendre. Il faut bien l’avouer, Ferdinand n’a jamais été sûr de sa décision. Il a constamment hésité  et maintenant, il panique comme le fiancé qui finalement n’est plus prêt à s’engager pour la vie. Dans son cas à lui, ce serait d’ailleurs plutôt l’inverse. Pas de retour en arrière.

Ferdinand Brun est de plus en plus sourd. Ce n’est pas que cela le gêne plus que ça, il n’a personne avec qui faire la conversation de toute façon, mais comme il est hypocondriaque, il imagine déjà le pire, la surdité complète, comme ce pianiste prodige, Mozart ou Beethoven, il ne se rappelle plus très bien. C’est que M. Brun est du genre à ne pas avoir beaucoup de chance dans la vie. Déjà, cela a mal commencé, et ce n’était pas tout à fait de sa faute. Ferdinand Brun est né un vendredi 13. Sa mère a fait tout ce qu’elle a pu pour le retenir quelques heures de plus, mais c’est tout poisseux et en avance de vingt minutes que la mère de Ferdinand Brun a dû constater la décevante masculinité de sa progéniture non désirée. Pour éviter de pourrir encore plus sa vie, la nouvelle mère a décidé de déclarer que la naissance avait eu lieu le 14, et non le 13, comme cela se faisait à l’époque pour éloigner le mauvais œil.
 Qui ose déranger les gens, un lundi midi, pendant le déjeuner?Moi, je suis pas là, s’auto-convainc Ferdinand. On insiste. À la porte, deux coups supplémentaires d’une longueur interminable se font entendre. Ferdinand pousse un grognement. Il se lève tout doucement de sa chaise, chausse ses patins et glisse vers la porte. En se baissant vers l’œilleton pour identifier le malotru : personne ! Tout ça, pour ça, pense Ferdinand. Déranger les gens pour fuir comme un lapin. Ferdinand est encore appuyé contre la porte, l’œil inquisiteur, quand on sonne à nouveau. Qu’est-ce que c’est que cette blague ? Ferdinand ouvre violemment la porte. Là, sur le paillasson, une petite fille. Toute frêle, en salopette et pull marinière, la fillette lève la tête pour croiser le regard de Ferdinand. Elle n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que Ferdinand l’arrête : « C’est pas la peine de te fatiguer, petite. J’ai déjà mon calendrier. Passer après janvier n’est pas très fute-fute». Il referme la porte quand une chaussure taille 34 en bloque la fermeture. Stupéfait, Ferdinand voit la petite entrer chez lui et s’installer dans la cuisine. Ferdinand, bouche bée, se retourne et l’interpelle :
— Non, mais qu’est-ce que tu crois que tu fais, là. Je rêve ! Sors de chez moi, gamine. Illico !

Lu dans le cadre de mon challenge Babelio
http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=9013

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